La Taqiya

 

La Taqiya selon Ahl Sunna wa Jama'a

Quiconque a renié Allah après avoir cru ... - sauf celui qui y a été contraint alors que son coeur demeure plein de la sérénité de la foi - mais ceux qui ouvrent délibérément leur coeur à la mécréance, ceux-là ont sur eux une colère d´Allah et ils ont un châtiment terrible. (Coran 16.106)

Ce verset fut révélé au sujet de Ammar ibn Yasir. Il fait partit des musulmans de la première heure, ainsi que ses parents qui adhererent rapidement à l'Islam. Etant de condition modeste et sans tribu pour les protéger, ils durent tous les trois subir les pires sévices de la part des idôlatres. La mère d'Ammar, Soumaya y laissa la vie et fut ainsi la premiere martyr de l’Islam.

Quant à Ammar, ces tortionnaires le brûlaient avec le feu, le ligotaient solidement à un poteau tout exposé au soleil d'Arabie, l'étendaient sur les pierres chauffées, lui maintenaient la tête sous l'eau jusqu'à la limite de l'asphixie, et cela afin de le faire renier l'islam et le faire retourner au paganisme. Ils lui ordonnaient de répéter des paroles en faveur de leur dieux. Après toutes ses souffrances morales et physiques, Ammar finit par dire du bien de leurs déités. Il fut alors relaché.

Croyant avoir apostasié l'Islam, il alla en pleurs rejoindre le Prophète. Celui ci lui demanda : "Comment était ton coeur quand tu as désavoué ta religion ?" Ammar répondit : "Il était plein de sérénité et de foi." Le Prophète lui dit : "S’ils te torturent à nouveau, dis-leur la même chose". Le Prophète expliqua donc qu’un désaveu arraché par la torture ne compromettait en rien la foi du fidèle.

En Islam, la Taqiya consiste donc à dire des paroles à contre coeur tout en gardant la foi en Allah et en son Messager, et cela :
- lorsque le musulman est forcé de le faire.
- lorsqu'il y a un risque de mort immédiat.

Cependant, la voie la plus authentique et la plus honorable pour le musulman restera pour toujours de refuser de prononcer des paroles d'apostasie et de persister à défendre l'unicité d'Allah quelqu'en soit les conséquences.

Ce fut le cas de Bilal qui, placé en plein soleil avec un rocher sur la poitrine, continuait à dire : Ahadoun, Ahadoun (Il est l'unique, il est l'unique). Ses tortionnères lui proposèrent de dire un mot de bien, un seul mot en faveur de leurs dieux, pour faire cesser son supplice. Même ce petit mot, Bilal ne la prononça pas, lui qui pouvait le dire de façon superficielle, sans perdre sa foi, afin d'être soulagé. Oui, il refusa de le dire et sa bravoure fera pour toujours la fierté des musulmans.

De même, lorsque Musaylima l'imposteur demanda à Habib ibn Zayd (l'émissaire que le Prophète envoya à al-Yamama) : « Attestes-tu que Mohammad est l'envoyé de Dieu ? » Habib répondit sereinement : « Oui, j'atteste que Mohammad est l'envoyé de Dieu. » Mousaylima contint sa colère et relança : « Et tu attestes que je suis l'envoyé de Dieu ? » Mais Habib dit, avec un air moqueur : « Je n'entends rien ! » Le vil imposteur, qui croyait soutirer un (faux) aveu avec Habib, se vit, jeté au fond de l'humiliation. Il appela sur le champ le bourreau et lui ordonna de continuer à le torturer. Le courageux Habib répétait la pureté de sa foi, avant de rendre le dernier soupir : « Il n'est de dieu que Dieu; Mohammad est l'envoyé de Dieu. »

De même, lorsque Abdullah bin Hudhafah fut capturé par l'armée Bysantine, l'Empereur lui dit :
« Convertit toi au christianisme, je te libererai et te donnerai une part de mon royaume. » Abdullah lui dit : « Par Allah, quand bien même tu me donnerais tous tes biens ainsi que ceux des Arabes jamais je renoncerai à la religion de Muhammad. » Le Roi lui dit : « Alors je te tuerai. » Abdullah répondit : « Fait ce que tu veux. » L’Empereur le fit mettre sur une croix. Ses soldats reçurent l’ordre de lui jeter des lances autour de ses mains et de ses pieds, toujours en l’incitant à accepter le christianisme mais Abdullah persista dans son refus.

L’Empereur le fit descendre de la croix. Il demanda qu’on amène un grand chaudron plein d’huile bouillante. Il fit ensuite venir deux autres prisonniers musulmans et il fit jeter l’un d’eux dans l’huile bouillante. La chair du prisonnier grésillait et bientôt on put voir ses os. L’empereur se tourna vers Abdullah et l’invita une fois de plus à se convertir au christianisme.

Quelle terrible épreuve ! Toutefois, il resta ferme et l’Empereur finit par abandonner. Il ordonna qu’on jette Abd Allah dans le chaudron. Alors qu’on l’emmenait, il commença à pleurer. L’Empereur crut l’avoir vaincu et le fit revenir. Une dernière fois, il demanda à `Abd Allah de devenir chrétien mais à sa grande surprise, Abd Allah refusa.
- "Maudit sois-tu ! Pourquoi pleurais-tu alors ?, cria l’empereur.
- Je pleurais, dit Abd Allah, parce que je me disais : "Tu vas maintenant être jeté dans ce chaudron et ton âme s’en ira." Que n’aurais-je donné pour avoir autant d’âmes que j’ai de poils sur le corps afin qu’elles soient toutes jetées dans ce chaudron pour la Cause d’Allah."

Le tyran dit alors : "Baiserais-tu ma tête contre ta liberté ?"
- "Et celle de tous les prisonniers musulmans ?, demanda `Abd Allah."

L’Empereur accepta. Abd Allah pensa : "Lui, un ennemi de l’Islam ! J’embrasse sa tête et il me libère ainsi que tous les prisonniers musulmans. Il n’y a certainement pas de mal à cela." Il s’approcha alors de l’Empereur et lui baisa la tête. Tous les prisonniers musulmans furent libérés et remis à `Abd Allah.

Finalement, Abd Allah Ibn Hudhafah retourna auprès de `Umar Ibn Al-Khattab et lui conta son histoire. `Umar, très heureux du dénouement, dit à l’attention des prisonniers : "Tout musulman, à commencer par moi-même, a le devoir d’embrasser la tête de Abd Allah Ibn Hudhafah." `Umar se leva donc et baisa la tête de Abd Allah Ibn Hudhafah.

Et que dire de Khabab ibn Arat. Les mécréants avaient usé de tous les moyens pour le faire plier. Ils lui avaient appliqué sur le dos nu des pierres et des chaînes chauffées qui lui décollaient la peau. Mais sa résistance et sa patience furent plus fortes. Khabbab rapporte : « Nous nous étions plaints au Messager alors qu'il se trouvait allongé près de la Kaâba. Nous lui avions dit : Ô Messager de Dieu, ne demanderais-tu pas à Dieu quelque secours pour nous ? » Il s'était relevé, s'était assis, le visage devenu rouge, pour dire : « L'homme d'entre ceux d'avant vous, on le prenait, on lui creusait sa tombe, puis on apportait la scie qu'on mettait sur sa tête. Cela ne le détournait pas de sa religion... Sûr que Dieu mènera cette cause jusqu'à son terme, si bien que le voyageur ira de Sanaâ à Hadhramaout, sans craindre personne, sauf Dieu puissant et transcendant, ainsi que le loup qui risquerait d'attaquer ses moutons. Mais vous avez hâte. »

En résumé, nous pouvons affirmer que la taqiya est exceptionnellement autorisée lorsqu'on fait face à un danger réel, mais même dans ce cas, l'idéal pour le musulman est de refuser de la pratiquer et de mourir pour sa croyance. Dans ce cas, soit Allah accorde le martyr, soit il intervient pour sauver son serviteur. C'est le cas d'un homme croyant de la famille de Pharaon, qui crut en Moïse et à son message. Après un long prêche devant Pharaon et les nobles, il dit : "et je confie mon sort à Allah. Allah est, certes Clairvoyant sur les serviteurs." Le Coran affirme que ce croyant échappa au mal que Pharaon avait l'intention de lui faire : "Allah donc le protégea des méfaits de leurs ruses." (Coran 40.45)

D'un autre côté, nous avons la secte Chiite qui a sa propre version de la taqiya et qui transgresse les limites que l'islam accorde à celle ci. Nous allons voir dans ce qui suit que pour les Chiites Rawafidhs, la taqiya est un dogme capital, une obligation pour chaque membre de la secte afin de mener à bien leur projet malsain de corrompre les musulmans tout en se dissimulant.

La Taqiya selon Shi'a Ithna 'Ashari

Opinions des Savants Chiites

Shaykh Saduq, ibn Babaveyh al-Qummi dans son “al-Itiqadat” (p 114) dit :

يقول الصدوق: اعتقادنا في التقية انها واجبة. من تركها بمنزلة من ترك الصلاة، ولا يجوز رفعها إلى ان يخرج القائم، فمن تركها قبل خروجه فقد خرج عن دين الله وعن دين الإمامية وخالف الله ورسوله والأئمة

Notre croyance concernant la taqiya est qu'elle est obligatoire. Celui qui la délaisse est comparable à celui qui aura délaissé la prière, et il est interdit de l'abandonner jusqu'à l'arrivé du Mahdi. Celui qui l'abandonne avant l'apparition du Mahdi aura quitté la religion d'Allah et la religion des Imams chiites et aura désobéit à Allah, à son Prophète et aux Imams.

Abbas al Qummi dit dans “Al kuna wal alqab” 1/141 :

التقية فريضة واجبة علينا في دولة الظالمين ، فمن تركها فقد خالف دين الإمامية وفارقه

La Taqiya est un acte obligatoire pour nous dans un gouvernement d'oppression (sous entendu les califats islamiques) et celui qui l'abandonne a quitté la religion des Imams Chiites et en est écarté.

Khomeiny dans son "Al Makasib al muharramah" (2/162) :

وترك التقية من الموبقات التي تلقي صاحبها قعر جهنم وهي توازي جحد النبوة والكفر بالله العظيم

Délaisser la Taqiya est un péché qui peut mener au fond de l'Enfer et équivaut à rejeter la Prophétie et Allah.

Cependant, la Taqiya l'a gené pour faire sa révolution, alors il a déclaré :

وناقض نفسه في موضع آخر قائلاً: إن التقية حرام ، وإظهار الحقائق واجب مهما كانت النتيجة

La Taqiya est Haram et exposer la vérité est obligatoire quelqu'en soit le prix.

Source: “Al Taqqiyah fil Fikr al islam”i – Markaz al Risalah p103, “Durous fil jihad wal Rafd” p55.

Quelques Hadiths dans le corpus Chiite

Le Prophète aurait dit selon eux : Celui qui délaisse la Taqiya est comparable à celui qui délaisse la prière. (Al Hidayah de Saduq)

Ali aurait dit selon eux : La Taqiya est ma religion et celle de ma famille. (“Mustadrak  al Wasael” 12/252, “Jami’i ahadith al Shia” 14/502.)

Ali Ibn Hussein aurait dit selon eux lorsqu'on lui demanda : Qui est le plus parfait des gens au niveau des bonnes manières ? Il répondit : Celui qui pratique le plus la Taqiya. (Bihaar al Anwar, Tafseer al Askari)

Al-Baqir aurait dit à As-Sadiq : Allah n'a pas crée une chose plus aimée par ton père que la Taqiya et la Taqiya est le paradis du croyant. (Al khisal, Biharal Anwar, al Mahasen, Jami’i al akhbar)

La Taqiya et l'Hypocrisie

Dieu dit dans le Coran : Quand ils (les hypocrites) rencontrent ceux qui ont cru, ils disent : "Nous croyons"; mais quand ils se trouvent seuls avec leurs diables, ils disent : "Nous sommes avec vous; en effet, nous ne faisions que nous moquer (d´eux)." (Sourate 2.14)

Voici l'exemple de deux savants Chiites, qui enseignent en public le sunnisme à travers la Taqiya. Mais une fois retrouvés seuls avec leurs partisans chiites, ils déclarent "Nous sommes avec vous; en effet, nous ne faisions que nous moquer (d´eux)."

Shahid al-Awwal

Shahid ath-Thani

Traduction :

Il retourna à Damas, et en utilisant la Taqiya, il put s'établir comme leader religieux de cette ville.

Il donnait des jugements selon les quatre écoles de jurisprudence Sunnites, et en même temps, il était à la tête de la communauté Chiite et faisait sa promotion.

Traduction :

En 951/1544, il devint un professeur à la Madrasa Nuriyya à Ba'albakk, dans la vallée de Biqa.

Ici, il enseigna selon les quatres écoles de jurisprudence Sunnites en utilisant la Taqiyya, de même qu'il enseigna aux étudiants chiites.

Abu Hurayra rapporte que le Messager de Dieu a dit : « Au regard de Dieu, les pires personnes au jour de la résurrection, sont ceux qui ont un double visage, allant vers les uns avec un visage et vers les autres avec un visage différent. » (Bukhari)

La Taqiya et le mensonge

D'après Ibn Mas'ud , le Prophète a dit : « La sincérité mène aux œuvres de bien et les œuvres de bien mènent au Paradis. L'homme ne cesse de dire la vérité jusqu'à ce qu'on le mentionne auprès de Dieu sous le nom de véridique. Le mensonge mène à l'immoralité et l'immoralité mène en Enfer. L'homme ne cesse de mentir jusqu'à ce qu'il soit considéré auprès de Dieu comme menteur. » (Bukhari)

Observons la doctrine Chiite : Ja'far As-Sadiq a dit : « Neuf dixième de la Religion (le chiisme) est la Taqiya, et celui qui ne la pratique pas, n'a pas de Religion. » (al-Kafi, vol 2)

Les Chiites attribuent ce hadith à leur sixième Imam, Ja'far. Si neuf dixième de sa religion consiste à mentir en se dissimulant, alors il aurait été plus judicieux de le nommer Ja'far al-Kaddab (le menteur) plutôt que Ja'far as-Sadiq (le véridique).

Musa Ibn Ashyam rapporte : J'étais en compagnie de l'Imam Sadiq lorsqu'un homme le questionna au sujet de l'interprétation du Verset : « Ceci est un Rappel pour toi et pour ton peuple ; vous serez bientôt interrogés à son sujet (Coran 43.44). » L'Imam donna une réponse à cet homme. Puis, un autre homme posa la même question à l'Imam au sujet du même verset, et l'Imam lui donna une réponse différente à celle fournie au premier questionneur ; seul Dieu est témoin de mon grand étonnement face au choix de l'Imam de fournir deux réponses différentes pour une même question concernant un même sujet, mon cœur en était tout bouleversé ; en moi-même, je me suis rappelé que je n'avais jamais assisté à pareille situation en Syrie lorsque Abu Qatada était interrogé, il fournissait à des questions identiques, des réponses identiques ; une injustice devait probablement être ressentie par l'un des deux questionneurs. Ainsi j'analysais la scène à laquelle je venais d'assister lorsqu'un troisième homme posa à l'Imam Sadiq la même question sur le même verset et, l'Imam lui donna une réponse différente aux deux précédentes. Alors, je me suis rassuré car, je venais de réaliser que l'Imam ne commettait aucune erreur et qu'il s'agissait bien d'une volonté de répondre différemment pour une même question posée par des interlocuteurs différents. L'Imam agissait selon les principes de la Taqiyya. (Kafi)

La Taqiya et la parole à double signification

Il s'agit de déclarer une parole par la ruse dont le sens apparent est correct pour les musulmans et le sens caché admissible pour les chiites.

L'Imam Ja’far bin Muhammed a rapporté que l'Emir des Croyants 'Ali a dit : « Que la malédiction d'Allah soit sur celui qui ne dit pas que je suis le quatrième des quatre califes. » Alors Hussein bin Zaid demanda à Ja’far : « Mais tu avais dit qu'il était le premier calife du Prophète, et tu ne mens pas. » - « Oui, Allah dit dans le Coran : Lorsque Ton Seigneur confia aux Anges : "Je vais établir sur la terre un vicaire "Khalifa". (Coran 2.30) Donc Adam était le premier calife. Et Allah dit : Ô David, Nous avons fait de toi un calife sur la terre. (Coran 38.26) Donc David était le second calife. Et Allah dit : (Moise dit à Aaron) Remplace-moi auprès de mon peuple, et agis en bien (Coran 7.142) Donc Aaron était le troisième calife. Et 'Ali est le calife de Muhammed. C'est pourquoi Ali a dit que la malédiction d'Allah soit sur celui qui ne dit pas qu'il est le quatrième des quatre califes. » (Ghayatul Maram, Bihar Anwar)

La Taqiya et la garde du secret

‘Abd Allah ibn abu Ya’fur rapporte : J'ai entendu Abu 'Abd Allah (Imam Sadiq) dire : « La Taqiyyah est un bouclier et une protection pour le croyant (chiite). Celui qui ne l'observe pas n'a pas de foi. Un serviteur d'Allah reçoit l'un de nos hadiths grâce à quoi il peut suivre la religion d'Allah. Cela devient un honneur pour lui dans ce monde et une lumière dans l'au delà. Un serviteur reçoit l'un de nos hadiths et le rend public, et cela devient une humiliation pour lui dans ce monde et Allah retire cette lumière de lui. » (Kafi, vol 2)

L'un des aspects de la Taqiya est "le fait de garder secrets les enseignements cachés des imams" de peur d'être considéré comme hérétique par la masse populaire des musulmans.

Un disciple de Ja'far al-Sadiq lui demande si, le Jour de la Résurrection, les croyants pourront voir Dieu. L'imam répond : « Oui, mais ils L'ont déjà vu bien longtemps avant l'avènement du Jour. » « Quand cela ? » « Lorsque Dieu leur demanda : "Ne suis-Je pas votre Seigneur et ils répondirent certes" (Coran 7.172). » Le disciple rapporte qu'ensuite son maître demeura silencieux et recueilli pendant un long moment puis déclara : « Les initiés Le voient déjà dans ce monde-ci avant le Jour de la Résurrection, Ne Le vois-tu pas toi-même en ce moment même devant toi ? (c'est-à-dire en ma personne). » « Puissé-je te servir de rançon, est-ce que je peux rapporter ce propos sous ton autorité ? » « Non, car un négateur, ignorant le vrai sens de ces mots, l'utilisera pour nous accuser d'assimilationnisme et d'infidélité » (Ibn Babuya, Tawhid)

Cela ressemble étrangement au Christiannisme :

Jésus dit à Thomas : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Et dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. Philippe lui dit : Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. Jésus lui dit : Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe! Celui qui m’a vu a vu le Père; comment dis-tu : Montre-nous le Père ? (Jean 14.6)

L'Imam Ja'far dit également : « Dieu a fait de nous Son Oeil parmi Ses adorateurs, Sa Langue Parlante parmi Ses créatures, Sa Main de bienveillance et de miséricorde étendue au-dessus de Ses serviteurs, Sa Face grâce à laquelle on se dirige vers Lui, Son Seuil qui guide vers Lui, Son Trésor au ciel et sur la terre... C'est par notre acte d'adoration que Dieu est adoré ; sans nous, Dieu ne saurait être adoré. » (Ibn Babuya, Kitab al-Tawhid)

L'Imam se caractérise donc comme le lieu de manifestation des attributs de Dieu. Il est Homme parfait, Homme divin, voire Homme-Dieu. Il s'agirait même du Secret ultime de l'enseignement des imams que seules les élites de la secte peuvent supporter.

L'Imam Zayn al-'Abidin, déclarait dans un de ses poemes : « De ma Connaissance je cache les joyaux, de peur qu'un ignorant, voyant la vérite, ne nous écrase... ô Seigneur! si je divulguais une perle de ma gnose, On me dirait : tu es donc un adorateur des idoles ? Et il y aurait des musulmans pour trouver licite que l'on verse mon sang ! »

Quelle est donc cette science secrète que vise ici le propos de l'Imam, cette science ultime qui échappe à l'entendement vulgaire et qui le fait passer aux yeux du commun des musulmans pour un impie et un idolâtre ? Il s'agit évidemment de la divinisation de l'Imam et son association avec Allah.

 

Salman al-Farsi et Abu Dharr al-Ghifari sont, selon la secte, deux des piliers du chiisme. Le premier est l'archétype du fidèle initié ayant accès aux arcanes de l'enseignement secret, le second celui du fidèle ascète et pieux ne connaissant que l'apparence de l'enseignement :

 

Une fois on discutait au sujet du devoir de la garde du secret (at-taqiyya) en présence de (l'imam) 'Ali b. al-Husayn qui dit : « Par Dieu, si Abû Dharr connaissait ce qui était dans le coeur de Salmân, il l'aurait tué et ce bien que le Prophète eût établi le pacte de fraternité entre eux deux ; alors que penser des autres ? Sachez que la Science secrète du Sage initiateur est difficile, particulièrement ardue et ne peuvent la supporter qu'un prophète envoyé, un ange de la Proximité ou un croyant fidèle dont le coeur a été éprouvé par Dieu pour la foi. Salmân était devenu un initié, c'est pourquoi il faisait partie de nous, les Gens de la Demeure (du Prophète) et d 'où son origine qui remonte à nous. » (Al-Saffâr, Basa'ir al-darajat)

 

L'Imam Sadiq a dit : « Notre enseignement est ardu, difficile à supporter ; c'est un secret, un secret enveloppé par un secret au sujet d'un secret. » (Al-Saffâr, Basa'ir al-darajat)

L'Imam al-Baqir a dit : « Notre Enseignement fait crisper le coeur des hommes. A celui qui y ajoute foi dites-en davantage et laissez celui qui le nie car inévitable est l'avènement de l'épreuve (fitna) où ils tomberont ami et allié jusqu'à ce qu'il ne reste que nous (les imams) et nos fidèles (shï'a tuna). » (Al-Saffâr, Basa'ir al-darajat)

L'Imam 'Ali a déclaré : « Notre Enseignement est difficile, particulièrement ardu, exaspérant, déchirant. Offrez-en aux gens une petite quantité. A celui qui le reconnaît dites-en davantage et évitez à en dire plus à celui qui le renie car ne supportent cet Enseignement qu'un ange de la Proximité, un prophète envoyé et un croyant fidèle dont le coeur a été éprouvé par Dieu pour la foi. » (Al-Saffâr, Basa'ir al-darajat)

Le gourou présente sa secte comme le secret de l'Islam

Ja'far a dit : Toute chose a un secret, le secret de l'islam c'est le shi'isme et le secret du shi' isme c'est la walaya de 'Ali. (Ibn 'Ayyâsh al-Jawharî, Muqtadab al-athar)

Ja'far a dit : Notre doctrine est cachée, scellée par le Pacte originel (al-mithaq), Dieu rendra méprisable celui qui la dévoile. (Al-Saffar al-Qummi, Basa'ir al-darajât)

Ja'far a dit : Garder nos secrets est un Jihad sur la voie d'Allah. (Amaali, Tousi)

Ali aurait dit à son disciple Kumayl : Il y a ici Science surabondante. (en désignant sa poitrine avec sa main.) Si seulement je trouvais des hommes (assez forts) pour la porter ! Certes, il m'arrive de rencontrer quelque esprit subtil, mais je ne puis lui donner ma confiance, car il fait de la religion un moyen qu'il met au service des intérêts de ce monde, utilisant les Preuves de Dieu et les bienfaits de Dieu pour dominer les faibles. Ou bien il m'arrive de rencontrer quelque esprit docile à l'égard des sages, mais qui, dépourvu de vision intérieure, ne perçoit pas l'immensité de la Science et tombe dans le doute à la première difficulté qui se présente. Eh bien non ! Ni l'un ni l'autre (ne sont dignes de ma confiance ni de ma Science). (Ibn Bâbûya, Kamal al-din)

Le Chiisme est un virus qui se répend à travers la Taqiya

Al-Harith b. Husayrah, rapporte de son père qui a dit : L'Emir des croyants 'Ali b. Abi Talib a dit à ses adeptes : « Soyez parmi les gens comme une abeille parmi les oiseaux. Pour chaque qualité qu'un oiseau possède, il considère l'abeille comme plus faible que lui. Mais si les oiseaux savaient la bénédiction que les abeilles portent dans leur ventre (les sectes considèrent toujours leur égarement comme une bénédiction), ils ne les auraient pas considéré de cette manière. Mélangez vous parmi les gens avec vos langues et vos corps (c'est à dire en apparence), mais dissocier vous d'eux avec vos coeurs et vos actes. » (Al Amali, Sadooq)

Les mérites de s'infiltrer parmi les musulmans

Abu ‘Abd Allah (Imam Sadiq) a commenté le verset : "La bonne action et la mauvaise ne sont pas pareilles" la bonne action fait référence à la Taqiya et la mauvaise action, c'est la délaisser. "Repousse (le mal) par ce qui est meilleur" l'Imam dit : ce qui est meilleur fait référence à la Taqiya "et voilà que celui avec qui tu avais une animosité devient tel un ami chaleureux. (Coran 41.34)" (Kafi, vol2)

L'Imam Sadiq a dit : Visitez leurs malades, assistez leurs funérailles, et priez dans leurs mosquées (...) Celui qui prie parmi eux au premier rang, c'est comme s'il avait prié au premier rang avec le Prophète (...) L'ostentation avec l'hypocrite (sunnite) dans sa maison est une adoration et avec le croyant, c'est du shirk. (Shaykh as-Saduq, “al-Hidayah”)

Allah dit : "Le plus noble d´entre vous, auprès d´Allah, est le plus pieux." (Coran 49.13)

Quant à l'Imam Redha, il dit : Le plus noble d'entre vous auprès d'Allah est celui qui pratique le plus la Taqiya. (Bihar al Anwar, Kamal al Deen, Noor al Thaqalayn)

On demanda à l'Imam Sadiq : "Qui est meilleur entre nous et les compagnons du Mahdi ?" Il répondit : "Vous êtes meilleur que les compagnons du Mahdi car vous vous levez et couchez avec la crainte de ce qui peut arriver à votre Imam de la part des tyrans (califes). Si vous priez, vous priez avec la Taqiya, si vous jeunez, vous jeunez avec la Taqiya, si vous faites le pèlerinage, vous le faites avec la Taqiya..." On lui demanda : "Alors pourquoi devons souhaiter la venue du Mahdi ?" Il répondit : "Gloire à Dieu, ne souhaitez vous pas que la justice vienne et que l'oppression s'arrete ?" (Al Ikhtisas de Mufid, Bihar al Anwar)

La Taqiya du disciple pour ne pas embarrasser son maître

Hisham al-Kindy rapporte : J'ai entendu Abu Abd Allah (Imam Sadiq) dire : « Vous ne devez jamais faire quelque chose qui pourrait nous embarrasser. Un petit garçon cause de l'embarras à son père à cause de ses méfaits. Soyez la splendeur pour ceux à qui vous êtes dévoués et non pas une gêne pour eux. Priez parmi leurs tribus, visitez leurs malades, assistez à leurs funérailles et ne laissez personne vous dépasser dans les bonnes actions. Par Allah, aucune adoration n'est plus aimée d'Allah que l'adorer par al-Khab. » Je lui ai demandé : Qu'est ce que al-Khab ? L'Imam répondit : « C'est la Taqiya. » (Kafi, vol 2)

L'Imam Sadiq a dit : « Celui qui divulgue nos secrets est comparable à celui qui nous a délibérément tué. » (Mishkat al-Anwar)

La malédiction de l'Imam sur ses disciples

Ja'far al-Sadiq a dit : « Il arrive que je prodigue l'enseignement à quelqu'un ; ensuite il me quitte et le rapporte exactement comme il l'a entendu de ma bouche. A cause de cela, je déclare qu'il est licite de le maudire et de se dissocier de lui. » (al-Nu'mani, Kitab al-ghayba)

Ce qui est intéressant de noter, c'est que, dans de nombreux cas, un adepte maudit et chassé par un imam se retrouve parmi les adeptes du ou des imams suivants, ce qui montre que « la malédiction publique » n'était qu'artificielle.

L'enfer pour les chiites qui ne pratiquent pas la Taqiya

Mu'alla ibn Khanith rapporte : Une fois, Abu ‘Abd Allah (Imam Sadiq) me dit : « Ô Mu'alla, dissimule notre cause et ne la rend pas publique. Allah garantira l'honneur dans ce monde pour celui qui agit de cette manière. Il lui mettra une lumière entre ses yeux dans l'autre monde et le conduira au Paradis. Ô Mu'alla, quiconque rend public notre cause et ne la dissimule pas, Allah l'humiliera dans ce monde, retirera la lumière entre ses yeux dans l'au-delà et le conduira en Enfer. Ô Mu'alla, la Taqiya est ma religion et la religion de mes prédécesseurs. Il n'y a pas de religion pour celui qui ne l'a pratique pas. Ô Mu'alla, Allah aime être adoré secrètement comme il aime être adoré en public. Ô Mu'alla, celui qui rend publique notre cause est comparable à celui qui la rejette complètement. » (Kafi, vol 2)

La Taqiya face aux gouverneurs

L'Imam Sadiq a dit : Quiconque croit à Dieu et au Jour de la Résurrection ne devrait parler dans un gouvernement injuste, qu'à travers la Taqiya. (Mishkat al anwar fi ghurar al akhbar)

Mohammad Ibn Zayd rapporte : Des gens demandèrent à mon grand-père 'Abdullah ibn 'Omar : « Lorsque nous entrons chez nos gouverneurs, nous leur tenons des propos contraires à ceux que nous disons une fois sortis de chez eux. » 'Abdullah ibn 'Omar répondit : « Nous considérions cela comme de l'hypocrisie à l'époque du Prophète. » [Bukhari]

D'après Abu Sa'id, le Prophète a dit : « Qu'aucun d'entre vous ne se rabaisse. » Ils dirent : « Ô Messager de Dieu, comment l'un d'entre nous peut se rabaisser ? » Il dit : « Il trouve une affaire concernant Dieu sur laquelle il devrait dire quelque chose, mais ne le dit pas. Alors, Dieu (puissant et sublime) lui dira le Jour de la Résurrection : Qu'est-ce qui t'a empêché de dire quelque chose à propos de telle et telle affaire ? Il dit : C'etait par crainte des gens. Alors Il dit : C'est plutôt Moi dont tu devrais éprouver de la crainte. » (Rapporté par Ibn Majah avec une chaîne solide de transmission)

La Taqiya pour insulter Abu Bakr et 'Umar sans les citer

1. Les appeler Al-Lat & Al-'Uzza

 

 

2. Les appeler Fulan & Fulan (Untel et Untel)

 

3. Le sort de celui qui cite leurs noms ouvertement

 

La Taqiya : la lâcheté en apparence et l'assassinat par surprise

Ibn Miskan rapporte que l'Imam Sadiq lui a dit : « Je pense que si quelqu'un insulte 'Ali devant toi, tu lui couperais son nez si tu pouvais. » Ibn Miskan répondit : « Oui, ma famille et moi, nous sommes comme cela. » L'Imam Sadiq lui dit : « N'agis pas ainsi. Je jure par Allah qu'il y a eut beaucoup d'occasions où j'ai entendu quelqu'un insulter 'Ali alors qu'il n'y avait qu'un pilier entre lui et moi. Je me cachais derrière ce pilier et lorsque je finissais ma prière, j'allais à sa rencontre, le saluais et lui serrais la main. » (Mishkat al-Anwar)

Dawood b. Farqad demanda à l'Imam Sadiq : « Que dis tu concernant le meurtre d'un Nasibi ? » (sobriquet pour désigner celui qui ne reconnait pas la supériorité d'Ali sur Abu Bakr, 'Umar et 'Uthman) L'Imam dit : « Son sang est licite, cependant j'ai peur pour toi. Si tu es capable d'effondrer un mur sur lui ou bien de le noyer dans l'eau afin que personne ne puisse témoigner contre toi, alors fais le. » J'ai demandé : « Et comment considères tu sa propriété ? » Il répondit : « Détruis en ce dont tu es capable. » (Illal ul Sharai de Shaikh Sadooq)

La Taqiya d'Allah

Selon la secte, Allah a volontairement évité de mentionner les noms des 12 Imams dans le Coran, de peur que son livre soit falsifié.

 

La Taqiya pour voler les biens des musulmans et enrichir le gourou de la secte

Hafs b. al Bakhtari rapporte que Abi Abdullah (Imam Sadiq) a dit : « Prenez des richesses des Nassibi (i.e les musulmans) n'importe où vous les trouverez et envoyez nous le cinquième (le khums). » (Hadaiq al Nadhirah)

 

Pratiquer la Taqiya face à un Imam

Il faut savoir que dans le dogme Chiite, un Imam ne peut pas se faire duper par les autres, et que la Taqiya ne fonctionne pas face à lui. En effet, les douze imams infaillibles ont le pouvoir de sonder les coeurs (comme Allah) et donc de déterminer si son interlocuteur est véridique ou menteur.

 

A cet égard, les douze imams sont supérieurs au Prophète qui lui, est incapable de sonder les poitrines afin de distinguer entre les sincères et les hypocrites :

« Et parmi les Bédouins qui vous entourent, il y a des hypocrites, tout comme une partie des habitants de Médine. Ils s´obstinent dans l´hypocrisie. Tu ne les connais pas mais Nous les connaissons. Nous les châtierons deux fois puis ils seront ramenés vers un énorme châtiment. » (Coran 9.101)

Seul Allah connait le contenu des poitrines : « Allah connaît l´Inconnaissable dans les cieux et la terre. Il connaît le contenu des poitrines. » (Coran 35.38)

Histoire des Chiites qui se sont séparés de leur Gourou à cause de sa Taqiya

Au temps de Muhammad b. 'Ali Bâqir, il y avait un petit nombre de gens, parmi ses partisans, qui entendirent les propos d'un homme appelé 'Umar b. Riyâh. Celui-ci prétendait avoir posé une question à Abu Ja'far qui lui donna une réponse. Ensuite, il revint l'année suivante (auprès de Abu Ja'far) lui posa la même question, mais il reçut une réponse opposée à celle de l'année précédente. Il dit à Abu Ja'far que sa réponse était en contradiction avec celle de l'année précédente.

Abu Ja'far répondit : « Nos réponses (à de telles questions) sont parfois dictées par la Taqiya. » Alors, ('Umar b. Riyâh) douta de son autorité et de son Imâma ; il rencontra un des compagnons de Abu Ja'far qui s'appelait Muhammad b. Qais.

Il lui dit : « J'ai posé une question à Abu Ja'far, il m'a donné une réponse. Un an après, je lui ai posé la même question, sur quoi j'ai eu une réponse contraire ; comme je lui demande pourquoi il faisait cela, il m'a répondu que c'était par Taqiya. Pourtant Dieu sait que je ne lui avais posé la question qu'avec la ferme intention d'agir d'après sa réponse ; donc, il n'avait pas de raison de me craindre. Telle est mon histoire. »

Muhammed b. Qais répondit : « Peut être y avait-il quelqu'un avec toi, ce qui expliquerait sa crainte ? » 'Urnar b. Riyah répliqua : « Dans les deux entretiens, il n'y avait personne d'autre que moi et lui. Cependant ses deux réponses étaient faites au hasard — il ne se souvenait même pas de sa réponse de l'année précédente afin de s'y conformer cette année. »

Ainsi ('Umar b. Riyâh) se détourna de l'Imâma de Abu Ja'far et entraîna avec lui d'autres chiites, en disant que celui qui donne des consultations juridiques (Fatwa) en vain n'est Imâm en aucune façon. De même, n'est pas Imâm celui qui donne une fatwa contraire aux préceptes de Dieu, même par dissimulation, ni celui qui reste passif, derrière ses portes closes. L'Imâm doit, par principe se révolter et il doit commander le bien et interdire le mal.

(Firaq al-Shi'a, An-Nawbahti)

Selon Abou Hourayra, le Prophète a dit : « Celui qui est questionné et qui dissimule son savoir sera bridé le jour du Jugement d'une bride de feu. » (Abou Dawud et Tirmidhi)

Allah dit : « Et ne mêlez pas le faux à la vérité. Ne cachez pas la vérité alors que vous savez. » (Coran 2.42)

Les Jokers des Imams afin de préserver leur infaillibilité

Selon al-Nawbakhti (savant chiite duodécimain), dès l'époque des Imâms, leurs adversaires (les sectes chiites concurrentes) prétendaient que des notions telles que la taqiya ou le badâ' n'étaient que des prétextes pour cacher les erreurs et les contradictions de la doctrine imamite duodécimaine :

« Sulaymân b. Jarir soutenait devant ses disciples que les Imams des Rafîdites avaient fondé pour leurs partisans deux doctrines grâce auxquelles les Chiites ne s'apercevaient pas du mensonge de leurs Imâms. Ces deux doctrines sont le Badâ' (le changement de la volonté de Dieu) et la Taqiya (la dissimulation).

La doctrine du Badâ'

En ce qui concerne le Badâ', les Imâms Chiites se placent, par rapport à leurs partisans, comme les prophètes par rapport à leurs suivants, dans le domaine de la connaissance du passé et du présent, et dans la prédiction de l'avenir. Ils déclaraient à leurs partisans que tel (événement) aurait lieu dans l'avenir et que tel autre avait eu lieu dans le passé. Si par hasard ce qu'ils avaient prédit se produisait, ils disaient à leurs partisans : « Ne vous avons-nous pas annoncé que cela se produirait ? En effet, nous recevons de Dieu (la connaissance) que le Prophète recevait, et entre Dieu et nous il y a les mêmes liens, grâce auxquels ces prophètes savaient ce qu'ils savaient de Dieu. »

Mais, si leur prédiction ne se réalisait pas telle qu'ils l'avaient annoncée, ils déclaraient à leurs partisans : « Il y a changement de la volonté de Dieu, de par Sa volonté propre. »

Concernant la Taqîya (la dissimulation)

Les Chiites posaient de nombreuses questions touchant le licite, l'illicite et les autres sujets de la religion ; les Imâms répondaient ; leurs partisans retenaient les réponses à leurs questions, les écrivaient et les enregistraient ; l'Imâm n'en avait pas gardé le souvenir, le temps passant et les périodes se succédant ; ces questions ne s'étaient pas représentées ni après un jour, ni après un mois, mais après de longues années et à des dates diverses. Les partisans des Imâms eurent ainsi en main plusieurs réponses différentes et contradictoires pour la même question et des réponses identiques pour des questions différentes.

Quand les Chiites s'apercevaient de cela, ils soumettaient aux Imâms ces contradictions et ces confusions dans leurs réponses et les questionnaient à ce sujet en leur faisant des reproches et en disant : « d'où vient cette contradiction ? et comment cela est-il permis ? » Alors, leurs Imâms répondaient : « Nous avons répondu ainsi par Taqiya, nous pouvons répondre comme nous le désirons et comme nous le voulons, car tel est notre droit ; d'ailleurs nous savons ce qui nous convient, ce qui assure notre survie et la vôtre et ce qui permet d'écarter l'ennemi de nous et de vous. »

Quand donc peut-on apercevoir le mensonge chez de pareilles gens et quand chez eux peut-on distinguer le vrai du faux ? Ainsi à cause de cette opinion, une partie des compagnons de Abu Ja'far se rallia à Sulayman b. Jarir ; ils cessèrent de reconnaître l'Imâma de Ja'far.

(Firaq al-Shi'a, An-Nawbahti)

 


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